mardi 15 mars 2016
Intervention de frère Eric Bidot, ministre provincial des frères capucins sur la miséricorde et la vie fraternelle, à la paroisse La Rédemption - Saint-Joseph, à Lyon
Parmi les fioretti de saint François se trouve l’épisode édifiant du lépreux récalcitrant : confrontés à un lépreux récalcitrant, les frères se tournent vers François car ils se reconnaissent impuissants. Après de vaines tentatives, François se retire pour prier et à son retour interroge le lépreux :
« - que veux-tu que je fasse pour toi ? (si souvent, nous croyons savoir ce qui est bon pour l’autre, nous situant ainsi au-dessus de lui !)
Lave-moi tout entier. » François, en le lavant soigneusement tout entier, le guérit de sa lèpre.
Épisode très édifiant pour nous car l’un et l’autre deviennent le visage du Christ : Le lépreux comme visage du Christ souffrant, St François comme visage du Christ serviteur. (cf Mat 25)
Supplions le Seigneur de venir guérir nos regards blessés : si je ne me mets pas en dessous de celui qui parle, il ne peut pas y avoir de vie fraternelle.
L’enjeu essentiel de notre témoignage est le pardon : pardon à demander et à accorder.
Attention à la tentation si fréquente du bavardage, de la médisance (thème récurrent du pape François !). cf. Jc 3, 5-11.
St Alphonse de Ligori, comme pénitence, avait demandé à la personne s’accusant de médisance d’aller plumer une poule. Au retour du pénitent avec la poule plumée, le confesseur lui demande : « maintenant, allez me chercher toutes les plumes ! »… Aussi impossible à ramasser que les paroles mauvaises semées sur autrui !…
Veillons à avoir des paroles constructives, partout où nous allons et nous trouvons. Mes paroles construisent-elles ou détruisent-elles ?
Le pape François, dans « le nom de Dieu est miséricorde » évoque un mal terrible, la corruption : faire du péché une habitude, de telle sorte que la personne corrompue se lasse de demander pardon. « Je suis dans mon bon droit », se convainc-t-elle. Elle finit ainsi peu à peu à ne même plus avoir conscience du mal qu’elle fait.
Lorsque nous apprenons à recevoir de Dieu la vie, le pardon, le bien, nous pouvons en vivre et les répandre.
Dans la vie fraternelle et communautaire, nous faisons l’expérience heureuse que ce qui nous rassemble, ce ne sont pas nos affinités, mais c’est le Christ, c’est le nom de Jésus qui fait notre unité.