Jésus, fin désirée


48

Il se trouve, en effet, que la fin de tous les désirs est la béatitude,
qui est « un état parfait en raison du rassemblement de tous les biens ».
un état auquel nul ne parvient,
si ce n’est pas un retour ultime en celui qui est la source et l’origine
des biens de nature et de grâce, corporels et spirituels, temporels et éternels.
Et c’est celui qui dit au sujet de lui-même :
« Je suis l’alpha et l’oméga, le principe et la fin » ;
car, de même que toutes choses sont produites par un verbe prononcé éternellement,
de même toutes sont réparées, promues et achevées par un verbe uni à la chair,
qui s’appelle vraiment et proprement Jésus,
car il n’est pas d’autre nom donné sous le ciel aux hommes,
par lequel on puisse obtenir le salut.
Croyant que tu es la fin de toutes choses, t’espérant et t’aimant,
De tout mon cœur, de tout mon esprit, de toute ma force,
Je me transporte en toi, Jésus, le désiré ;
Car toi seul suffis, toi seul sauves,
Toi seul es bon et suave
Pour ceux qui recherchent et aiment ton nom.
Car, mon bon Jésus,
Tu es le rédempteur de ceux qui sont perdus,
Le sauveur de ceux qui sont rachetés,
L’espoir des exilés,
La force de ceux qui travaillent avec peine,
La douce consolation des esprits anxieux,
La couronne et le trône impérial de ceux qui triomphent,
L’unique récompense et joie de tous les citoyens d’en-haut,
L’illustre Fils du Dieu suprême et le fruit sublime d’un ventre virginal,
La source abondante de toutes les grâces
« De la plénitude duquel nous tous avons reçu ».