Afin qu’en nous, soit donc
enflammée une telle affection,
formée une telle pensée,
imprimée une telle mémoire,
je me suis efforcé
de cueillir ce paquet de myrrhe
en le tirant de la forêt du saint Évangile
où sont traitées, de manière diffuse,
la vie, la passion et la glorification de Jésus Christ,
et pour en faciliter la mémoire,
je l’ai assemblé
en paroles peu nombreuses, ordonnées et adéquates,
qui n’en sont pourtant pas moins simples, usuelles et sans apprêts
afin
d’ éviter le vice de curiosité,
de favoriser aussi la dévotion
et d’édifier la piété de la foi.
Et puisque l’imagination aide l’intelligence,
j’ai donc ordonné et disposé,
en un arbre imaginaire,
ce que j’avais recueilli en peu de mots en partant de beaucoup de paroles,
de telle sorte que soit décrite
dans la première série de rameaux, celle d’en bas, l’origine du Sauveur,
dans celle du milieu sa passion
et dans celle d’en haut sa glorification.
Dans la première série de rameaux
et pareillement dans la seconde et la troisième,
quatre versets ont été placés
de part et d’autre, selon l’ordre alphabétique,
à partir de chacun desquels pend, à la façon d’un fruit, une pousse unique,
de sorte qu’il y ait
comme douze rameaux portant douze fruits
selon le mystère de l’Arbre de vie.