Bron et la Grande Mosquée

L’une des particularités de la fraternité du 153 Boulevard Pinel à BRON est d’être en vis à vis avec la grande mosquée de Lyon. Ce pourrait être simple coïncidence. Je ne pense pas d’ailleurs, pour avoir été présent sur Lyon au moment de l’achat de notre nouvelle fraternité, qu’il y ait eu dans l’esprit des frères un quelconque désir d’être là plutôt qu’ailleurs. Nous sommes devant la mosquée comme d’autres sont face à un HLM ou à une usine, parce que la maison qui nous était proposée, nous plaisait et qu’elle correspondait au projet de la province. Mais comme cela arrive parfois la coïncidence a pris sens. Les sœurs qui nous précédaient avaient des liens avec la mosquée, particulièrement au moment du Ramadan et des autres fêtes religieuses musulmanes. Le recteur de la mosquée faisait porter ces jours-là des cadeaux : du mouton, des poulets, des dattes et en échange les sœurs invitaient le recteur et quelques officiels à venir prendre le thé chez elles. Les frères ont continué la tradition. Ainsi toute la fraternité a-t-elle été invitée un soir du ramadan à rompre le jeûne le soir après la prière avec les officiels de la mosquée. Repas festif dans la simplicité et la sincérité. Pour ce groupe de musulmans-là c’est vraiment une démarche de croyants pacifiques et tolérants. Ils nous reconnaissent comme leurs amis et voisins et nous les reconnaissons comme nos amis et voisins. Beaucoup de personnes de Lyon qui nous connaissent nous encouragent à maintenir les liens. Il s’agit là de quelque chose de simple, mais dont la portée est immense. Au moment où le fondamentalisme et l’intégrisme, des deux côtés, risquent d’accentuer les divisions, il est essentiel de montrer que l’on peut vivre ensemble humainement en toute sincérité, avec nos différences de religion, de culture. C’est déjà là un pas important dans la rencontre entre les différentes religions. Bientôt ce sera à nous de les accueillir. Il ne faut pas rompre la chaîne.







f. Antonin


Voir aussi sur le site la rubrique sur le dialogue interreligieux vécu dans selon l’esprit de François d’Assise.