Né le 1 janvier 1925 à Montagny-les-Lanches (Haute Savoie), Raymond Lyonnaz-Perroud est entré au noviciat des Frères Capucins de la Province de Savoie en août 1943. Profès le 15 août 1944, il est ordonné prêtre le 10 mars 1951. Après avoir été professeur à Challes-les-Eaux en 1952, frère Ferdinand est sous-maître des novices à Annecy puis à Meylan et, à partir de 1956, il accompagne les étudiants à Crest comme professeur de philosophie. De 1959 à 1961, il est économe à Meylan et en lien avec St Laurent de Grenoble.
En 1961, il est envoyé au diocèse de Berberati (RCA) ; après un temps du côté de Bouar, il fera fonction de prêtre de brousse à l’entrée de la ville de Nola dans le sud du diocèse. Il y sera actif jusqu’en 2003, avant de revenir à Annecy où il est souvent à l’accueil. En juillet 2009, il entre à l’EHPAD de Chavanod où, depuis quelques mois, sa santé a décliné.
Il est décédé le 2 mars 2015.
Lors de ses funérailles, le 5 mars 2015, célébrées dans l’église de Montagny-les-Lanches, un de ses neveux a lu le texte suivant :
Le missionnaire est tenu à l’Humilité Évangélique.
C’est une des vertus chrétiennes qui s’impose, à laquelle il s’applique.
Elle peut trouver sa source dans la pleine conscience d’une indignité,
Mais aussi dans la conscience éblouie d’une Sainteté.
Chez Ferdinand, elle est depuis toujours arrimée à son être :
. Dans son écoute attentive des autres plutôt que de paraître
. Son exigence d’être bien assuré plutôt que de promettre
. Son besoin constant d’avoir des nouvelles de sa famille
avec sa question rituelle : « Tout va bien dans la famille ? »
plutôt que de s’étendre sur sa santé qui vacille.
. Dans l’incroyable dénuement de ses nuits africaines
couché sur un matelas fait de pneus liés par des chaînes,
seul dans une baraque qui, lui et son lit rentré, était pleine.
. Comme dans son refus d’une télévision qu’on lui propose
pour égayer ses jours de retraite et la rendre plus rose
au seul motif que d’autres qui en auraient plus besoin n’en disposent.Près d’un demi-siècle passé inlassablement à sillonner
Des pistes de latérite improbables, défoncées ou embourbées,
Pour évangéliser des peuples assoiffés de Vérité,
Édifier des chapelles dans chaque village de sa contrée,
Tisser l’indispensable réseau de laïcs engagés
Pour partager, avec lui, l’immense responsabilité
De maintenir allumée la flamme de la Chrétienté.
C’est toute l’œuvre du missionnaire Ferdinand ici résumée.Ferdinand a coulé des jours heureux au Centre Échernier
Sa fenêtre de chambre dominait ses trois clochers préférés Ceux des églises qui ont abrité ses trois engagements sacrés.Il a bénéficié des services d’une équipe soudée dévouée
De personnes engagées, bienveillantes toujours prêtes à le chouchouter
Ici à Échernier s’exprime le principe de solidarité.
L’altruisme s’impose aux religieux et laïcs sans disparité.
L’intérêt de Ferdinand est resté aux choses simples de la vie
La magnificence des paysages, des fleurs, des vertes prairies
A la visite au parc faite à la Vierge pour un Je vous salue Marie
Aux pierres qu’il ramasse pour leur valeur symbolique et qu’il trie
Pour qu’elles soient sur sa tombe en témoin des passages de sa vie
A l’appel de Dieu auquel il a dit « je suis prêt soit-il ainsi
Puisque j’ai moi-même dressé le rituel de ma cérémonie »Merci Ferdinand pour l’exemple de ta vie