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Le Christ Seigneur,
rougi de son propre sang,
qui avait été répandu
d’abord par la sueur,
puis par les fouets et les pointes,
ensuite par les clous
et enfin par la lance
pour qu’il y ait « auprès de Dieu une abondante rédemption »,
portait un vêtement pontifical rouge
dans la mesure où « sa robe paraissait vraiment rouge
et ses vêtements comme ceux qui foulent dans un pressoir ».
Il serait ainsi
le vrai Joseph abandonné dans la vieille citerne,
dont la tunique teinte du sang d’un chevreau
parce que « semblable à la chair du péché »,
serait envoyée au Père pour qu’il puisse la reconnaitre.
Père très clément, reconnais donc,
la tunique de Joseph, ton fils préféré,
que l’envie de ses frères selon la chair
a dévoré à la façon d’une bête féroce,
piétinant son vêtement avec fureur,
souillant de traces sanglantes sa parure,
y laissant en plus, cinq déchirures lamentables.
Voilà donc, Seigneur
le vêtement,
que ton enfant innocent a spontanément remis
dans la main de la prostituée d’Égypte,
c’est-à-dire de la synagogue,
choisissant de descendre dans la prison de la mort,
dépouillé du manteau de la chair
plutôt que d’être temporellement glorifié
en acquiesçant à la voix d’un peuple adultère.
En effet, « dans la vue de la joie qui lui était proposée
il a souffert la croix, méprisant la honte ».
Ma très miséricordieuse Dame,
regarde, toi aussi,
ce vêtement très saint de ton cher fils,
que l’art du Saint Esprit a tissé de tes membres très chastes.
Unie à lui, implore le pardon
pour nous qui nous réfugions auprès de toi
pour être jugés dignes « d’échapper à la colère qui vient ».