20
Enfin qui pourrait, sans gémir, entendre
de quelle manière, en cette heure-là,
de farouches licteurs
abattirent leurs mains homicides sur le Roi de gloire,
serrèrent les mains innocentes du doux Jésus dans des liens,
et trainèrent honteusement au sacrifice, tel un voleur,
le très doux agneau lui-même, qui ne disait mot.
Quel trait de douleur pénétra l’âme des disciples
lorsqu’ils virent
leur Maître et Seigneur très cher,
livré par leur condisciple,
les mains liées derrière le dos,
être conduit à la mort comme un malfaiteur.
Alors que ce très impie Judas,
poussé par la pénitence,
fut ensuite,
à cause de cela,
rempli d’une si grande amertume
qu’il préféra mourir plutôt que vivre.
Malheur pourtant à cet homme,
qui ne revint pas à la fontaine de miséricorde par l’espoir du pardon,
mais désespéra, épouvanté par la démesure de son propre crime.