8
Cependant, comme il convient
que l’humilité parfaite
soit spécialement parée d’un cortège de trois vertus,
savoir :
de la pauvreté dans la fuite des richesses, aliments de l’orgueil,
de la patience dans la sereine résistance au mépris,
de l’obéissance dans la soumission aux ordres d’autrui :
c’est par une disposition divine,
par un jugement supérieur le permettant,
alors que Hérode l’impie recherche le petit roi pour le perdre,
que grâce à l’oracle d’une révélation d’en haut,
celui-ci est transféré en Égypte comme un pauvre et un étranger
et qu’il est mis à mort, en même temps,
dans les petits de son âge mis à mort à cause de lui,
et comme massacré en chacun d’eux.
Enfin, Hérode étant mort,
il est, sur ordre de Dieu, ramené en terre de Juda
où il a vécu, grandissant en âge et en grâce et il habitait avec ses parents ;
et il leur était soumis au point de ne jamais les quitter même pour un instant,
si ce n’est, qu’à douze ans accomplis, il resta à Jérusalem,
et pour sa Mère,
ce n’est pas sans beaucoup de douleur qu’il fut cherché,
ni sans une immense joie qu’il fut retrouvé.
Et toi, ne laisse donc pas sans compagnie
la Mère et le petit enfant fuyant en Égypte ;
avec la bien-aimée cherchant son bien-aimé
ne cesse de le chercher jusqu’à ce que tu l’aies trouvé.
O que tes larmes couleraient avec abondance,
si tu regardais avec des yeux pleins d’affection
une Dame si vénérable, une jeune fille si gracieuse
voyageant avec un petit enfant si beau et si tendre !
Si tu entendais aussi ce reproche de la très aimante Mère de Dieu :
Mon fils, pourquoi as-tu agi ainsi avec nous ?
comme si elle disait :
Fils très désiré, comment as-tu pu donner un tel sujet de douleur
à une mère si aimée et si aimante ?