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Les opprobres du Roi très doux,
ayant déjà rassasié les impies,
notre Roi est à nouveau revêtu de ses vêtements,
dont il devra encore être dépouillé
et « portant lui-même sa croix,
il est conduit au lieu du calvaire » ;
Là totalement dépouillé,
n’ayant plus qu’un vil suaire autour des reins,
il est avec cruauté
projeté sur le bois de la croix,
étendu, allongé, étiré,
tendu de tous côtés à la manière d’une peau,
transpercé par les pointes des clous,
fixé à la croix par ses mains sacrées et ses pieds
et très durement déchiré.
Ses vêtements
sont donnés en butin,
divisés en parts,
et « la tunique sans couture d’un seul tissu »,
par tirage au sort, passe à un seul.
O mon âme,
vois maintenant comment
le « Dieu béni par-dessus tout »
est
des pieds jusqu’à la tête,
plongé tout entier dans les eaux de la Passion ;
pour t’extraire toute entière de ces souffrances,
« les eaux entrèrent jusqu’à son âme ».
En effet,
après avoir été couronné d’épines,
il reçoit l’ordre
de courber le dos sous le poids de la croix
et de porter sa propre ignominie.
Il est conduit au lieu du supplice,
dépouillé de son vêtement,
de telle sorte que
sa chair laissait voir sur son dos et ses côtés
les bleus et les stries provoqués par les coups de fouets
et qu’il avait quasiment l’apparence d’un lépreux ;
Il est ensuite transpercé de clous,
de sorte que blessures après blessures,
ton bien aimé t’apparaisse déchiré pour te guérir.
« Qui me donnera
que ma demande s’accomplisse
et que Dieu m’accorde ce que j’attends »,
que je sois, corps et âme, entièrement transpercé
et attaché au gibet de la croix avec celui que j’aime ?