Jésus condamné à mort


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En vérité,
bien que Pilate n’ignorât pas
que le peuple juif était poussé contre Jésus
non par le zèle de la justice mais par celui de l’envie,
puisqu’il affirmera clairement,
ne trouver en lui
aucune cause de mort , pas même une petite.
Vaincu par la peur humaine,
« Il rassasia son âme d’amertume »
et soumit au jugement d’Hérode, un cruel tyran, le roi très bon ;
après qu’on se fut moqué de celui-ci
et qu’on le lui eut renvoyé,
il prescrivit, par un mandat plus cruel,
de le mettre nu en face de ceux qui le raillaient,
pour que des flagellants farouches
déchirent de coups atroces cette chair vierge et très pure,
lui infligeant cruellement
plaies sur plaies et blessures sur blessures.
Ce sang très précieux s’écoula des côtés sacrés
de ce jeune innocent et très aimant,
alors qu’on n’avait trouvé en lui aucune faute.

Et toi, l’homme perdu,
cause existante de toute cette confusion et de tout accablement,
comment n’éclates-tu pas extérieurement en sanglot ?
Voici l’agneau très innocent,
qui pour t’arracher à la sentence d’une juste damnation,
a choisi d’avance
d’être condamné à cause de toi par un jugement injuste.
« Voici qu’il paie pour toi ce qu’il n’a pas dérobé » ;
et toi, mon âme, méchante et impie,
tu n’offres même pas la gratitude de la dévotion
ni ne manifestes d’être affectée de compassion.


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