Jésus enseveli


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Joseph d’Arimathie, noble décurion,
qui avait obtenu la permission de Pilate,
vint avec Nicodème,
déposa de la croix le corps du Christ,
le couvrit d’aromates,
le roula dans un linceul
et l’ensevelit
avec grande révérence,
dans le tombeau neuf,
qu’il avait fait tailler à même la roche
dans son jardin tout proche.

Après que le Seigneur eût été enseveli,
et que des soldats eussent été députés à la garde du sépulcre,
les pieuses et saintes femmes qui l’avaient suivi de son vivant
et qui voulaient avec un affectueux empressement,
accorder à celui qui était déjà mort, ce qui lui était dû,
achetèrent des aromates pour oindre le corps très saint de Jésus.

Parmi elles,
Marie Madeleine
était
portée par un cœur tellement embrasé,
gagnée par une affection si douce,
attirée par des liens de charité si forts,
qu’oubliant sa faiblesse de femme
elle ne fut détournée de visiter le sépulcre
ni par l’obscurité des ténèbres,
ni par la barbarie des persécuteurs ;
Au contraire,
elle se tenait debout dehors,
et de ses larmes baignait le sépulcre ;
alors que s’éloignaient les disciples,
elle, elle ne s’éloignait pas,
car enflammée par le feu de la divine dilection,
elle était
brulée par un désir qui devenait si fort,
blessée par un amour si impatient
que rien ne lui était savoureux
sinon pleurer, et pouvoir crier en toute vérité la prophétie :
« Mes larmes m’ont servi de pains le jour et la nuit,
Pendant qu’on me disait tous les jours : Où est ton Dieu ?
 »

Doux Jésus, mon Dieu,
bien que je ne le mérite pas et en sois tout à fait indigne,
accorde-moi, à moi
qui n’ai pas mérité d’être présent de corps à ces événements,
mais qui les médite d’une âme fidèle,
d’expérimenter envers toi, mon Dieu
qui est mort et a été crucifié pour moi,
cette affectueuse compassion
que ton innocente Mère et Madeleine la pénitente
ressentirent à l’heure même de ta passion.



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