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Pourtant,
après que Pilate eut décidé d’accomplir les vœux des impies,
il n’a pas suffi à ces soldats sacrilèges de crucifier le sauveur
sans avoir d’abord, eux-mêmes, rempli son âme de railleries.
En effet,
après que toute la cohorte eût été convoquée dans le prétoire,
ils le dépouillèrent de ses vêtements,
le revêtirent d’une tunique rouge,
l’enveloppèrent d’un manteau de pourpre,
lui imposèrent
une couronne d’épines sur la tête
et dans la main droite, un roseau ;
Ils pliaient le genoux en se moquant de lui,
lui donnaient des gifles, crachaient sur lui,
et avec un roseau, frappaient cette tête sacrée.
Orgueil du cœur humain,
toi qui fuis les opprobres
et aspires aux honneurs
sois maintenant attentif.
Quel est celui qui entre,
ayant quasiment une image de roi,
et néanmoins rempli
de la honte du serf le plus méprisable ?
C’est ton Roi et ton Dieu,
qui a été quasiment pris
pour un lépreux et pour le dernier des hommes,
pour t’arracher à la honte éternelle
et te guérir de la peste de l’orgueil.
Malheur donc ! Malheur à nouveau !
à ceux qui,
après un miroir d’humilité si éclatant,
sont tirés par orgueil vers le haut,
et « mettent de nouveau sur la croix,
le fils de Dieu »
d’autant plus digne d’être
pleinement honoré par les hommes
qu’il a, pour les hommes,
enduré des choses indignes !