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En effet « Jésus qui savait tout ce qui devait lui arriver »
selon le secret d’une très haute disposition,
« après avoir dit l’hymne,
s’en alla à la montagne des Oliviers »,
comme il en avait l’habitude, pour prier le Père.
Etait déjà imminent, le combat de la mort
avec la dispersion et la désolation des brebis
que, bon pasteur, il embrassait d’une tendre affection :
alors l’imagination de la mort fut,
dans la nature sensible du Christ surtout,
si horrible, qu’il dit :
« Père, s’il est possible que ce calice passe loin de moi ».
Que pour diverses raisons,
l’anxiété ait été si grande dans l’esprit du Rédempteur,
les gouttes de sueur sanglante
qui de tout son corps s’écoulaient jusqu’à terre.
en sont les témoins.
Seigneur Jésus, Maître du monde, d’où vient en ton âme
cette si véhémente anxiété et cette si anxieuse supplication ?
N’as-tu pas offert au Père un sacrifice totalement volontaire ?
En vérité,
c’est pour que nous soyons formés à la foi,
à croire [qu’est] en toi la vraie nature de notre mortalité
et pour que dans une semblable endurance de tribulations
nous nous dressions vers l’espérance
et pour que nous ayons de plus grandes stimulations d’amour envers toi,
que tu as exprimé
l’infirmité naturelle d’une telle chair
par des signes évidents
par lesquels nous apprendrions
que tu as vraiment porté nos douleurs
et que ce n’est pas sans en sentir la douleur
que tu as goûté les amertumes de la passion.