Regarde, mon Frère

À la manière de saint François d’Assise…


Je sais, mon frère, que tu as bien des raisons de désespérer, mais je voudrais te crier qu’il y a aussi des milliers de raisons d’espérer ! Ne laisse pas gagner ton cœur par les marées noires des mauvaises
nouvelles. Pour changer le monde, change d’abord ton regard. Moi, Frère François, ton petit serviteur, je te prie et te supplie : regarde
le monde avec les yeux du Christ Jésus. Lui, Notre Seigneur et notre Frère, sut voir les moindres gestes, tel celui de l’obole d’une pauvre veuve et s’en émerveiller.

Mon Frère, essaie de « voir » comment le Royaume de l’Amour émerge lentement, à travers mille petits gestes répétés, de courage, de tendresse, de défi, qui disent « non » sans bruit et sans médaille à la logique de l’argent, de la haine et de l’indifférence. Regarde bien, tu seras surpris de découvrir tous ces hommes et toutes ces femmes qui inventent, jour après jour, de nouvelles manières de vivre, de partager, d’espérer, et qui manifestent que le Royaume de Dieu est à la portée de la main.

Regarde et vois tous ces hommes et toutes ces femmes qui, au lieu de crier que Dieu est aveugle, lui prêtent leurs yeux ; au lieu de crier que Dieu est manchot, lui prêtent leurs mains ; au lieu de crier que Dieu est muet, lui prêtent leurs voix.

Entends l’appel de Celui qui pleure parce que l’Amour n’est pas aimé. Laisse-toi soulever par la force cachée de notre haut et bon Seigneur. Car le monde actuel a besoin de retrouver ce “regard du cœur” et de cueillir ces fleurs de l’espérance, pour mieux respirer et pour mieux vivre.

Texte paru dans le Courrier des Prêtres-ouvriers