Saint Bonaventure, ministre général de l’Ordre (Études Franciscaines, 4, 2011, 267-280)


SAINT BONAVENTURE, MINISTRE GÉNÉRAL DE L’ORDRE

André Ménard, ofm cap.

Article publié dans la revue Études Franciscaines, nouvelle série, 4, 2011, fasc. 2, pp. 267-280.

Le 2 février 1257, durant le chapitre général des frères mineurs qui se tenait à l’Ara Coeli sous la présidence du pape Alexandre IV, frère Bonaventure, qui n’était pas membre du chapitre, fut élu ministre général. Il succédait au frère Jean de Parme, qui avait été amené à donner sa démission et qui, à la demande des frères, avait proposé, comme candidat à sa succession, le frère Bonaventure qu’il estimait le plus apte à répondre aux nécessités du moment. Une élection de continuité, qui témoignait de l’importance prise par les lettrés « parisiens » dans les affaires et les orientations de l’Ordre depuis le remplacement de frère Élie en 1239. Jean de Parme était lui-même issu de cette filière et c’est lui qui avait donné à Bonaventure sa licencia docendi l’instituant comme « lecteur » — (professeur) — au Studium generale de Paris en attendant que sa reconnaissance par l’Université lui permette d’occuper l’unique chaire de théologie attribuée aux franciscains.

Nous nous efforcerons d’abord de saisir ce qui a déterminé et marqué la sensibilité profonde de l’homme qui s’engagea à suivre le Christ en compagnie de François et dont la charge pastorale comme ministre général consista à guider ses frères au milieu des bouleversements intellectuels, sociaux et religieux du moment. Nous examinerons ensuite comment, durant toute sa vie franciscaine, il lui a fallu se battre pour la reconnaissance et le maintien du style de vie et de l’apostolat des ordres mendiants : et cela de 1254, avec les premières polémiques et les débats universitaires qui s’en suivront à Paris, jusqu’en 1274 lors de la tenue du concile de Lyon dont l’un des objectifs était la réforme de l’Église. Nous verrons ensuite quelles furent l’inspiration et la mise en oeuvre de la reprise spirituelle qu’il jugeait nécessaire au maintien et au rayonnement de l’ordre des Frères mineurs.[...]

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