Voir la présentation de l’ouvrage et de l’auteur sur le site des Éditions du Cerf.
Aujourd’hui bien des gens se lancent dans l’étude de la théologie. Mais les textes ouvrant au théologien une voie spirituelle sont difficiles à trouver, alors que ce sont toujours les mêmes questions qui se posent à nous quand nous entrons dans des institutions de formation théologique : « Comment me plier aux méthodes rigoureuses du travail intellectuel et maintenir quelque attention à ma vie intérieure ? Que devient ma vie de prière quand je dispose de moins en moins de temps ? Dans l’atmosphère actuelle de consumérisme intellectuel, comment me situer par rapport à la Révélation ? » A ces questions et à d’autres tout aussi essentielles, Bonaventure fournit des réponses convaincantes pour notre vingt-et-unième siècle. Il nous apprend comment la théologie peut être notre chemin spirituel vers la sainteté.
Ce que saint Paul appelle sagesse de la Croix, qui est folie pour le monde (« folie de Dieu » 1 Co 1, 24; 2, 22), apparaît chez saint Bonaventure comme théologie de la Sagesse. l’immense joie que l’on éprouve à découvrir Bonaventure participe à coup sûr de cette joie que Notre Seigneur éprouva à la simple pensée de son Père qui cache aux sages et aux savants de ce monde ce qu’il donne gratuitement au cœur des simples (Lc 10, 21). Cette joie toute spéciale, frère Gilles l’éprouva quand il s’approcha, d’abord en tremblant, du grand théologien Bonaventure pour lui demander si une idiota pouvait aimer Dieu aussi bien qu’un universitaire. La réponse – à savoir qu’une pauvre femme pouvait aimer Dieu plus qu’un professeur de théologie – engendra chez le frère des bonds de jubilation extatique : il criait à tout venant : « Vous, la vieille ! Vous, la pauvre, l’illettrée ! Aimez Dieu et vous serez plus grande que frère Bonaventure! » Sur quoi Gilles tomba dans un ravissement qui dura trois heures. (extrait de la préface)