De tout cœur, rendons grâce à celui qui ne considère pas le manque qu’est notre ingratitude, qui na pas retiré de nous la bonté de sa miséricorde, qui nous a donné le désir de courir dans la voie de ses commandements [Ps 118,32], où l’on ne peut courir sans désir. Don qu’il ne faut pas tenir pour négligeable, mais dont il faut avoir grande estime, puisque le plus éminent des prophètes assure qu’il l’a désiré : « Mon âme [493a] a désiré ardemment vos justifications en tout temps » [Ps 118,20]. Mais comme ce désir baisse à cause de la trop grande tiédeur de notre incurie et négligence, j’ai pensé noter quelque remarques incitatives dans lesquelles soient évident ce qui est à fuir et à suivre, qui, si on les contemple effectivement avec quelque affection chaque jour, après avoir rapidement retrouvé la vigueur, on croît tellement et sans fatigue dans la divine charité par les vertus et les grâces jusqu’à ce que vienne le désir des collines éternelles [Gn 49,26]. (extrait du prologue)
trad. André Ménard, juin 2011