Le Réseau Franciscain en milieu populaire qui regroupe des frères et des sœurs de la famille franciscaine s’est réuni à Paris du 27 au 29 novembre 2009. Étaient présents vingt six religieuses et religieux, et deux représentantes des fraternités laïques.

Tous ont engagé leur vie au service des plus démunis, des plus faibles et des exclus, dans des engagements associatifs ou syndicaux, à la suite de Saint François.
Si pour certaines et certains, les engagements et leurs vies peuvent nous paraître comme des projets personnels, puisqu’ils vivent ou ont vécu parfois seuls en travaillant pour gagner leur vie, il n’en demeure pas moins qu’ils se sont engagés dans des projets associatifs et syndicaux par la force des choses, à la demande très souvent de leurs supérieurs, pour marquer une présence apostolique auprès des travailleurs et des familles pauvres dans des quartiers défavorisés de notre société.
Ils sont devenus des missionnaires dans nos pays industrialisés, ils mènent le combat pour la dignité humaine et accueillent ceux que la richesse méprise, comme Jésus qui est allé chercher ceux que les dirigeants religieux de son époque méprisaient et disaient perdus.

La prière et la contemplation était la première question qui nous était posée : – Comment notre prière nous vivifie, intègre notre existence et nous renvoie vers les autres ?
La prière est un va-et-vient entre la vie réelle et celui qui vient, l’autre et Dieu. C’est la rencontre des autres qui nous renvoie à Dieu. La mission est de faire de tout ce qui est la vie, une offrande à Dieu. Il y a l’importance du regard de Jésus sur le monde et sur la vie telle qu’elle est aujourd’hui.
Ensuite la pauvreté : Que nous apprend la fréquentation des pauvres ? Notre pauvreté religieuse est-elle témoin de bonne nouvelle ?
La pauvreté nous invite à choisir quelque chose, c’est un appel à une autre forme de société, car si tout le monde vivait le partage comme nous le vivons dans nos fraternités, il n’y aurait plus de famine sur la terre.

Et tous nos engagements, en quoi sont-ils libérateurs pour nous et pour nos fraternités ?
Travailler en usine, sur des chantiers, dans le nettoyage, ou dans les hôpitaux, nous met dans le même bateau, la même galère que les autres, avec les périodes de chômage, les mêmes souffrances ; ce qui nous a amenés à nous engager dans les mêmes luttes collectives. Nous sommes la Fraternité au milieu des fraternités humaines et nous sommes témoins des gestes du quotidien, des gestes affectifs, mais nous sommes attendus par les autres, parce que nous sommes espérance et compassion.
La vie de Jésus est un cri de solidarité et d’amour, en particulier envers les petits.
François d’Assise l’a si bien compris qu’il a voulu se faire pauvre jusqu’à l’excès. Le lépreux a bouleversé sa vie, ce qui l’a obligé à faire des choix entre une vie entièrement contemplative et une vie avec les pauvres.
Le choix demeure encore aujourd’hui et les jeunes demandent de pouvoir vivre une vie plus contemplative, mais la proximité et les divers engagements auprès des plus pauvres restent une réalité incontournable, si l’on veut
vivre et marcher dans les pas de François d’Assise à la suite de Jésus.

Frère Jean-Luc VUILLEMIN (ofm.cap.)

Le frère Jean Luc est un frère suisse actuellement en formation au post noviciat de Montpellier